Suite à un amendement déposé par les députés LREM visant à expérimenter le dispositif des emplois francs dans certains quartiers prioritaires, en tant que co-rapporteure spéciale de la mission « Travail et emploi », je dénonce le financement d’une telle mesure qui serait réalisée par de nouvelles coupes sur le budget du Ministère du travail.
Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2018, et plus particulièrement de la mission « Travail/Emploi », des députés LREM ont déposé l’amendement n°II-AS51 visant à expérimenter des emplois francs dans certains quartiers prioritaires.
Le principe ? Toute entreprise qui embauche en CDI un habitant issu d’un quartier identifié comme prioritaire, bénéficie d’une prime de 15 000 euros étalée sur trois ans. Elle est de 5000 euros sur deux ans si le contrat est un CDD.
Je dénonce le financement d’une telle mesure qui serait réalisée par des baisses significatives sur le budget du Ministère du Travail, pourtant déjà considérablement amputé.
Ce Ministère est en effet le plus impacté par les choix du gouvernement avec un effort de 2,9 milliards d’économies prévues sur le quinquennat.
Si la création d’un tel dispositif à destination des quartiers prioritaires est une bonne initiative, il ne doit pas être financé sur une baisse des effectifs de pôle emploi, de l’inspection du travail ou sur une nouvelle diminution du nombre d’emplois aidés, comme le propose les députés LREM.
Le véritable plan social opéré par la baisse brutale des contrats aidés ne doit pas être
occulté par cette mesure d’expérimentation.
J'appelle donc les députés LREM à prendre conscience de la gravité des choix qu’ils opèrent sur le budget du Ministère du Travail.
Il serait préférable de financer cette disposition par un retour en arrière sur la
suppression de l’ISF et autres cadeaux fiscaux.