Comme chaque année, est examiné le projet de loi de financement de la sécurité sociale au Sénat. Cette année, je vote contre ce projet de loi pour différentes raisons.
Ce PLFSS 2019 banalise le travail dissimulé avec la modulation des sanctions applicables dans certains cas. La droite sénatoriale est d'ailleurs venue aggraver la situation.
Ce PLFSS 2019 acte le quasi gel des prestations familiales, pensions de retraite et d'invalidité. En pleine préparation d'une réforme des retraites, elle augmente l'âge de départ à la retraite à 63 ans. S'il y a bien une chose que la droite sénatoriale partagent c'est un sens de la solidarité au seul bénéfice des plus privilégies.
Et surtout, ce PLFSS 2019 acte un changement de paradigme des relations financières entre la Sécurité sociale et l'Etat. Le gouvernement change donc le fonctionnement de la Sécurité sociale. Il sera désormais possible de ponctionner les futurs excédents de la Sécurité sociale pour venir abonder le budget de l'Etat afin de réduire le déficit au lieu de servir l'amélioration de notre système de santé. A terme les cotisations des salariés, qui sont normalement un salaire différé, vont permettre de financer toutes dépenses que le gouvernement jugera utiles. Ce texte marque donc une rupture.
Les fondements mêmes de notre système de sécurité sociale sont ici remis en cause. On risque d'aboutir à un modèle à l'anglo-saxonne qui limitera la protection sociale à un filet de sécurité pour les plus démunis.
L'équilibre du budget de l'Etat se fait sur le dos de l'hopital, de nos EHPAD. Il se fait sur le dos du citoyen qui attend en vain le maintien, car il n'ose même plus espérer son développement, des services publics de qualité proches de chez eux. Dans les deux cas, ce sont les plus modestes qui payent.
Ce projet de loi de financement de la sécurité sociale comporte donc des mesures inacceptables. Je vote contre.