Au Senat, je soutiens la proposition de loi qui vise à renationaliser les autoroutes.
Il est grand temps de cesser ce scandale où des infrastructures payées par le contribuable français enrichissent des grandes entreprises.
Le réseau autoroutier français est largement concédé : sa propriété relève du domaine de l’État en raison de son utilité publique, tandis que son exploitation est majoritairement confiée à des sociétés concessionnaires dont le capital a progressivement été ouvert au privé, puis entièrement privatisé avec la cession en 2005 de l’ensemble des participations publiques détenues par l’État.
L’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), créée quelques mois avant cette privatisation et dont la ressource principale devait être les dividendes des sociétés concessionnaires, souffre, d’après les auteurs de la proposition de loi, d’un déficit chronique de financements, la pénalisant dans ses missions de création d’infrastructures nouvelles.
Outre ce manque à gagner pour les finances publiques, et l’acception sociale de plus en plus limitée des hausses des tarifs des péages, les signataires dénoncent la marge brute d’exploitation de ces sociétés qui atteint 73 %, alors que dans le même temps, les tarifs ont augmenté de 20 % en dix ans, une rentabilité pointée à la fois par la Cour des comptes et par l’Autorité de la concurrence comme constituant une situation de "rente".
Cette proposition de loi préconise, pour mettre fin à cette situation, le rachat par l’État des contrats de concession.